4L Trophy 2017 : interview exclusive d'une participante sponsorisée par Tecnitude

Emilie Ehret, étudiante en 2ème année du cycle ingénieur en École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier a participé au 4L Trophy 2017. Elle partage avec nous son aventure.

Depuis quand et pourquoi participiez-vous au 4L Trophy ? Qu'est-ce qui vous a donné envie ?

J'ai appris l'existence du 4L Trophy par ma mère fin 2015. Elle m'en a parlé parce qu'elle savait que j'ai toujours eu envie de faire un rallye, et que j'adore conduire. L'idée s'est faite son chemin dans ma tête, et en février je me suis pré-inscrite, en emmenant dans l'aventure un ami que je connais depuis le lycée, et qui n'a pas hésité pour accepter. C'était l'occasion ou jamais. Le 4L Trophy est normalement réservé aux étudiants et c'était le moment de le faire pendant nos études. L'aspect humanitaire nous a aussi beaucoup touché et nous tenait énormément à cœur. C'était une raison de plus d'y participer. 

Êtes-vous partie seule ou en équipe ?

Le 4L Trophy se fait par équipe de 2, avec une voiture. C'est normalement réservé aux étudiants, mais avec une dérogation et une lettre de motivation, n'importe qui peut y participer. Il y a donc un pilote (moi) et un copilote (mon ami Thibault Mandicourt), mais on se relayait sans cesse à cause de la fatigue et pour que chacun puisse se faire plaisir en roulant dans le désert. 

Quelles ont été les difficultés rencontrées pendant votre raid ? 

Il n'y a pas eu de réelles difficultés pendant le raid. On a rencontré des petits soucis, mais rien de bien important. On a eu le câble de compteur qui a cassé lors de la première étape sur piste dans le désert, et de la saleté dans le moteur, donc nettoyage du filtre à air et du carburateur. Pas de casse ou de gros problème mécanique. Par contre il y a eu les nombreux ensablages, mais le maître mot du 4L Trophy est la solidarité. Peu importe le souci (du plus simple au plus compliqué), il y avait toujours quelqu'un pour aider. Notre voiture n'avait pas beaucoup de difficultés à ressortir du sable, il suffisait de la pousser un peu. Pour d'autres par contre, ce n'était pas aussi simple. On a tiré, poussé et désensablé pas mal de 4L, en se couchant à moitié sous les voitures pour dégager le sable. C'était sportif, mais de voir un tel esprit d'entraide était juste génial ! Ensuite, avec la fatigue il y a forcément eu quelques prises de têtes, mais rien de bien grave. 

Le but du raid était l'orientation, et donc faire au plus proche le nombre de kilomètres indiqués dans le roadbook fourni (avec l'itinéraire). Or, sur la première boucle dans le désert, on nous avait mis en garde de ne pas trop dévier parce qu'on approchait de la frontière Algérienne. Malheureusement, un virage a été raté par les premiers, et comme tout le monde se suit, 200 à 300 voitures partaient dans la mauvaise direction (et on en a fait partie). Donc quand l'organisation a vu grâce aux balises GPS que toutes ces voitures partaient vers l'Algérie, ils ont envoyé l'hélicoptère et un 4x4 pour nous dire de faire demi tour. On a bien rit de cette mésaventure. 

On s'est aussi perdus une seconde fois sur la dernière étape. Thibault était copilote à ce moment là, et d'un coup il a perdu tous ses repères. On était avec 3 autres voitures avec lesquelles on a fait toute l'aventure (personnes rencontrées sur le bateau en allant au Maroc), et on était perdu. On a vu d'autres voitures qu'on a décidé de suivre parce qu'elles semblaient sûres de la direction à prendre. On ne sait toujours pas comment on a fait, mais on est arrivé à l'arrivée de l'étape avec 2km de moins que prévu, en coupant à travers des pistes sans savoir où on allait. On ne comprend toujours pas comment c'est possible mais on l'a fait ! 

Quel est le meilleur souvenir de ce 4L Trophy ?

Pour moi il n'y a pas réellement un meilleur souvenir. L'aventure toute entière est un souvenir incroyable. Mais si je devais choisir, ce serait peut-être l'après-midi qu'on a pu passer avec les enfants, lorsqu'on a déposé les fournitures scolaires qu'on devait emmener. Nous n'avions pas été retenus pour participer à la Journée Ambassadeur, journée qui consistait à faire des activités avec les enfants et aller visiter les écoles construites, mais les enfants sont venus à nous. On a passé l'après-midi à faire des jeux et des activités avec eux : foot, rugby, course en sacs, dessins, queuleuleu,... c'était un moment incroyable et inoubliable !

Qu’avez-vous appris durant cette aventure ?

J'ai appris à démonter un carburateur ! Plus sérieusement, je pense que ça m'a encore fait grandir. Aussi bien la préparation que l'aventure. On a fait de belles rencontres, on a découvert un pays splendide avec une variété de paysages incroyable, on a appris que l'esprit de solidarité et d'entraide existe encore. On était dans un autre monde, et de vivre cette aventure nous fait prendre conscience des choses simples et essentielles qu'on oublie trop souvent dans notre société actuelle : s'amuser, profiter, et surtout aider. 

Que diriez-vous aux personnes qui hésitent encore à se lancer ?

Qu'il ne faut pas hésiter ! Ça fait peut-être un peu peur de voir la préparation, la somme à réunir, les démarches et l'investissement que ça demande, mais ça en vaut le coup. C'est juste incroyable ! Nous on repart sans hésiter si on peut ! 

Surtout, on fait des rencontres merveilleuses, que ce soit des participants, des membres de l'organisation, ou des locaux. On vit une aventure unique avec un esprit particulier et propre au 4L Trophy, et c'est à vivre une fois !

Êtes-vous partante pour revivre cette aventure l’année prochaine ?

J'aimerais bien mais avec les études ça ne sera malheureusement pas possible. Mais je guette le moment de pouvoir le refaire, mais cette fois en préparant la voiture et pas en la louant. Pour finir, une phrase que beaucoup ont dite et qui est plus que vraie : "le 4L Trophy ne se raconte pas, il se vit !"